Un film en crescendo, ou en dent de scie... action coupée, saturée, sautante avec des haut et des bas que le coeur suit! On se sent parfois manquer d'air et on peut avoir une petite scène de calme pour souffler : l'excitation bon dieu L'EXCITATION... des spectateurs n'ayant pas touchés au jeu ne pourront pas comprendre cette excitation! Le film est jouissif, et mené de bout en bout de manière sublime, seuls quelques détails étant criticables (détails que je citerai plus loin).
Bande annonce:http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18412517&cfilm=54015.html
Synopsis:De plus en plus souvent, la petite Sharon rêve d'une ville abandonnée, Silent Hill. Sa mère, Rose, décidée à comprendre l'étrange mal dont souffre son enfant, décide de l'accompagner sur place. Alors qu'elles pénètrent dans cet univers lugubre, Sharon disparaît. Rose se lance à sa poursuite, mais se rend vite compte que ce lieu étrange ne ressemble à rien de normal. Noyée dans le brouillard, peuplée d'étranges créatures, hantée par des ténèbres vivantes qui dévorent littéralement tout ce qu'elles touchent, cette dimension va peu à peu livrer ses terrifiants secrets...
Avec l'aide de Cybil, de la police locale, Rose se jette dans une quête éperdue pour arracher sa fille au monde de Silent Hill. D'indices en épreuves, elle va découvrir tout ce que Sharon risque et ce qu'elle représente dans une malédiction qui dépasse tout...
Avec: Radha Mitchell (Rose)
Sean Bean (Christopher)
Laurie Holden (Cibyl)
Deborah Unger (Dahlia)
Jodelle Ferland (Sharon/Alessa/Le démon)
Alice Krige (Christabella)
Un film génial, n'est pas génial si le casting ne suit pas! Et bien mension spéciale à Radha Mitchell, Laurie Holden, Deborah Unger, Jodelle Ferland (surtout Jodelle Ferland) et Alice Krige, qui sont toutes de merveilleuses actrices! Avec un talent énorme.
Silent Hill... trois plans, trois dimensions, trois visions horriblement bibliques!
Un paradis perdu sous un soleil glacial mais où rien ne vit si ce n'est des visiteurs qui ne peuvent et ne pourront jamais trouver ce qu'ils recherchent! Christopher, amené en ce lieu pour la recherche de sa femme ne trouvera rien et ne sera jamais guérit d'une blessure immonde qui détruit son âme... son âme qu'il partage avec sa femme par son amour, amour prisonnier de Silent Hill! Christopher est la victime exterieure de la ville... punit simplement pour trop aimer sa femme alors que sa femme aime trop sa fille!
Un purgatoire où les âmes damnées se retrouvent confrontés à leur destinée et à leurs choix. Le bien mènera à la reconnaissance et au salut, le mal n'est digne que de l'Enfer...
Une dimension restant la seule réelle pour les âmes qui ne peuvent choisir entre le bien et le mal et qui se servent du mal pour arriver au bien. Rose en sera l'éternelle prisonnière pour avoir cédé au pêché de la vengeance, mais récompensée par la retrouvaille avec l'être qu'elle aime le plus au monde, lui-même changé à jamais, pevertie par le mal. C'est le destin de Sharon d'être le receptacle du mal car s'il y a bien une leçon donnée par ce film, c'est que le bien n'existe pas et que s'il existe, il est impossible de l'atteindre. Dhalia en sera également prisonnière à jamais pour sa faiblesse... personnage tragique : pantin manipulé d'abord par Christabella, sa soeur, puis par son propre besoin de rédemption qu'elle n'obtiendra pas : sa fille lui laisse la vie. "Pourquoi?" Se demandera-t-elle à la fin du film. Mais ce n'est pas un "pourquoi" interrogatif, c'est un "pourquoi" de déception. Dhalia est un personnage magnifique, en total opposé avec son image répugnante de vieille sorcière. Tous les autres membres de la secte, menés par la diabolique Christabella sont prisonniers d'un purgatoire où seul leur foi impie peut les maintenir en sécurité face à la sentence qui les attends, sentence contre laquelle ils ne pourront pas lutter : leurs âmes noires et corrompues brûleront éternellement dans le brasier de l'enfer, c'est une justice inviolable car c'est la justice de la vengeance.
L'Enfer, monde métallique, brûlé, effrayant et... magnifique (?). Les monstres y rôdent, les démons : les punis? Les damnés? Un pédophile immonde devient le jouet souffrant d'un univers malsain qui le torturera éternellement, faisant de lui le "Janitor" gardien des Enfers, liberateur de la vermine grouillante. Un pas lourd s'avance, sortant de la masse grouillante et trainant derrière lui l'instrument de son jugement, une épée destinées à punir les pêcheurs. A la place de son chef, une pyramide d'acier masquant un visage, masquant des émotions, symbolisant toute la souffrance de ce monde. Le tortionnaires des Enfers, celui qui juge et punis en ces lieux : Pyramid Head. Cet enfer serait-il également le repaire de souvenirs horrifiés d'un vécu qui font naître des enfants brûlant vifs et hurlant de douleur, représentant toute une souffrance?
Tous les souvenirs d'une enfant, transformés et qui prennent physiquement formes... "forme" est bien le mot adapté : est ce vivant, est ce humain? Ces choses remuent frénétiquement en gémissant, semblants souffrir, et emplie de vengeance contre leur état : ils essayent alors de tuer tout ce qui se trouve sur leur chemin! Cruel destin, si l'on peut parler ainsi.
Après une présentation toute en finesse des trois lieux d'action du film, parlons de son style. Des plans vertigineux, voltigeants, qui mettent le spectateur au coeur même de l'action tout en faisant d'habiles clins d'oeils aux gamers venus voir ce film : que ce soit la scène de la ruelle au début du film où la jonction entre les deux bâtiments (l'hôtel et l'usine), ce sont des plans tirés des jeux de la saga. Mais ce n'est pas la seule chose qui en est extraite : la musique également, et les sons! Tout un univers sonore qui nous assaille, dieu que c'est bon... je dirai même que l'on pourrait "voir" le film rien qu'en l'écoutant. Il ne pouvait être autrement que de reprendre les musiques du jeu : plus qu'un clin d'oeil, c'était du respect! Respect des auteurs et respect des fans! Bien joué monsieur Gans.
Et l'environnement magnifique, les décors sublimes, la photo superbe et les éclairages habiles (fait de manière à ce que l'on puisse tout bien voir même si les acteurs sont plongés dans la plus profonde des pénombres)... tout un univers respecté à la carte et servi chaud, brûlant, au spectateur : c'est Silent Hill en vrai! EN VRAI! Un awards pour les décorateurs et toute l'équipe qui s'occupait de cette section.
Un award aussi à Monsieur Tatopoulos qui nous recréé un bestiaire dément à partir de monstres du jeu, les relookant quelques peu mais les laissant toujours aussi terrifiants... non, pas terrifiants, mais malsains!
On en arrive à un point essentiel du film : sa malsanité!
Il faut avoir le coeur bien accroché pour tenir tout le long des peripeties de Rose dans cet univers à la fois monotone et triste (le purgatoire), puis horrible, sombre et dégoûtant (l'enfer). Des cadavres pendouillant dans des cages d'aciers, des murs qui saignent... bref, bon appétit! Les passages du purgatoire à l'Enfer sont d'ailleurs incroyables d'un point de vue visuel, et ce son... cette sirène qui sonne! Elle sonne l'heure de prendre notre dernière bouffée d'oxygène avant de replonger une nouvelle fois dans un univers démoniaque! Un univers qui nous plaît tellement qu'on regrette seulement que le film n'y passe pas encore plus de temps!
Le scénario... et bien, qu'est ce qu'il a d'alambiqué? Qu'y a t-il d'incompréhensible? Et surtout, qu'y a t-il de mauvais? Nombreux sont les critiques à avoir dit de ce scénar qu'il était MAUVAIS! C'est plutôt incroyable : comme pester contre un scénario qui nous propose une philosophie complètement pessimiste sur la vie après la mort et sur le jugement de nos actes, sur le bien et le mal et sur les sentiments humains : la vengance, l'amour, la haine... Il faut vraiment ne pas aiguiser sa reflexion pour rester de marbre devant une telle présentation du monde! Où est le bien, où est le mal? Je vous mets au défi de me dire qui est le vrai méchant du film!
Mais rien en ce monde n'est parfait, hélas... Une intrigue qui est un peu gâchée parce qu'elle est expliquée, ne laissant pas suffisement place à l'imagination du spectateur!
La fin maintenant, qui arrive un peu trop vite et un peu facilement je trouve, est une véritable boucherie défoulatoire... très très choc, franchement! La fin de Christabella est sans doute l'un des trucs les plus horrible que j'ai pu voir pour un film déconseillé au moins de 12 ans!
Il y a bien un 2 en préparation, mais vu le flou autour de cette suite, je préfère ne pas en dire plus de peur de dire une bêtise et de jouer avec mes propres nerfs. (comprendront ceux qui pourront)
Sujet: Silent Hill 
Mer 1 Aoû - 21:25
!
